LE FUTURE, LA PROSPECTIVE ET LA GESTION DE RISQUEzx
EN BREF
À mesure que le futur s’annonce plus rapidement, ses changements rapides augmentent l’incertitude et accélère les risques qui mettent en péril la pertinence voire l’existence des organisations. Les frontières entre la prospective et la gestion des risques s’estompent de plus en plus et se complètent davantage.
Le risque et le futur. Le futur, un risque
Si le risque est l’effet de l’incertitude sur les objectifs avec le potentiel d’un résultat négatif ou d’un résultat ou d’une opportunité positive on peut affirmer ue le futur constitue un risque. Si chaque risque a ses propres caractéristiques qui nécessitent une gestion ou une analyse particulière on peut aussi dire qu’il en est de même pour le futur puisque plus d’un futur est possible (pluralité des futurs), chacun ayant ses caractéristiques particuliéres.
Les risques sont généralement divisés en quatre catégories :
● les risques de conformité (ou obligatoires);
● les risques de danger (ou les risques purs);
● les risques de contrôle (ou d’incertitude);
● les risques d’opportunité (ou spéculatifs).
Selon cette claissification, le futur se classe comme un risque spéculatif. On peut aussi le classer comme un risque de contrôle, n’est-ce pas ?
Le risque comprend les éléments clés suivants :
Dans les prochains paragraphes nous citons les éléments clés du risque en faisant de courte analogie (quand applicable) avec le futur plutôt que de rédiger des paragraphes additionnels et alourdir la lecture (et tout en souhaitant que la méthode choisie n’ait pas cet effet d’alourdir la lecture).
Probabilité ou vraisemblance : le risque implique l’évaluation des chances qu’un événement ou un résultat particulier se produise. Cela peut aller d’événements hautement probables à des événements hautement improbables. En l’appliquant au futur, le risque réside dans la vraisemblance que soit le futur que nous souhaitons ou celui que nous ne souhaitons pas arrive.
Impact ou conséquence : le risque (et donc le futur en tant que risque) prend également en compte les conséquences ou l’impact potentiels de l’événement (le futur) s’il se produit. Cet impact peut être positif ou négatif et affecter divers aspects tels que les aspects financiers, opérationnels, de réputation ou stratégiques d’une organisation ou d’un individu.
Incertitude : Le risque implique intrinsèquement une incertitude quant au futur. Même si certains risques peuvent être relativement prévisibles sur la base de données historiques ou de facteurs connus, d’autres peuvent être plus difficiles à anticiper en raison de circonstances changeantes ou de variables inconnues. Le futur est certes incertain mais certaines parties du présent peuvent se retrouver dans le futur.
Variabilité : Un futur ou un autre tout comme les risques peuvent varier dans leur ampleur et leur nature. Certains risques (ou futurs) peuvent avoir un impact relativement mineur, tandis que d’autres peuvent avoir des conséquences graves. En outre, les risques (et futurs) peuvent provenir d’un large éventail de sources, notamment de processus internes, de facteurs externes et même de phénomènes naturels.
Gestion : Une gestion efficace des risques implique l’identification, l’évaluation et la priorisation des risques, ainsi que la mise en œuvre de stratégies pour les atténuer ou les gérer. Cela peut inclure l’évitement des risques, la réduction des risques, le transfert des risques ou l’acceptation de certains risques dans les limites des niveaux de tolérance. On peut appliquer ce raisonnement à la gestion du futur choisi puisque ce dernier devenant éventuellement le présent comprendra aussi des impacts, conséquences, etc.
Dans l’ensemble, le risque et le futur en tant que risque font partie intégrante de la prise de décision dans divers contextes, notamment les affaires, la finance, la gestion de projet et la vie quotidienne. Comprendre et gérer les risques est essentiel pour atteindre les objectifs, protéger les actifs et assurer la résilience face à l’incertitude.
Gestion des risques
De manière générale, les organisations chercheront à minimiser les risques de conformité, à atténuer les risques de danger, à gérer les risques de contrôle et à accepter les risques d’opportunité.
Classification des risques
Afin de gérer les risques, les organisations les classeront. Cependant, il est important de noter qu’il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » subdivision des risques, mais il existe une telle classification des risques qui aidera le plus et le mieux une organisation ; chaque cas étant spécifique à chaque organisation.
Les risques stratégique, financier et opérationnel, de l’information, juridique, de la réputation, de la gouvernance et des perturbations
La gestion des risques concerne généralement le maintien des opérations et du modèle économique d’affaires actuels et leur classification inclura la plupart du temps les catégories de risques indiquées ci-dessus et les activités de gestion des risques chercheront à minimiser les risques de non-conformité, à atténuer les risques de danger, à gérer les risques de contrôle et à saisir les opportunités. des risques.
Risques existentiels et de pertinence
On ne parle pas beaucoup de ces types de risques, mais on peut en déduire qu’il existe certains risques qui affecteront l’existence même et la pertinence d’une organisation. Une pandémie est un de ces cas de risque existentiel. L’incapacité à s’adapter aux nouvelles tendances changeantes du marché peut grandement affecter la pertinence et, en fin de compte, l’existence d’une organisation. Research In Motion et son échec à adapter le Blackberry en sont un excellent exemple.
Lorsque nous lisons sur le risque que représente le futur, on peut déduire que la littérature fait principalement référence au futur comme à une menace pour la pertinence et l’existence de l’organisation ; à sa capacité de survie, à sa capacité à poursuivre ses activités, car les changements rapides la rendront inutile ou obsolète.
Prospective et gestion des risques d’entreprise (ERM)
La prospective et la gestion des risques d’entreprise (ERM) sont deux approches stratégiques utilisées par les organisations pour anticiper et gérer les incertitudes futures, mais elles diffèrent par leur orientation et leurs méthodologies :
– Gestion des risques d’entreprise (GRE)
Il existe toute une série de raisons pour lesquelles les organisations entreprennent des activités de gestion des risques. Dans le livre « Fundamentals of Risk Management » (Hopkin), ces raisons sont résumées comme étant: par obligation, pour de l’assurance, pour la prise de décision et un processus de base efficaces et efficients (Madez). La GRE est une approche structurée permettant d’identifier, d’évaluer et de gérer les risques susceptibles d’affecter la capacité d’une organisation à atteindre ses objectifs. Cela implique d’identifier les risques dans tous les domaines des opérations d’une organisation, y compris les risques financiers, opérationnels, stratégiques et de conformité. La GRE vise à fournir une vision globale du paysage des risques d’une organisation, permettant à la direction de prendre des décisions éclairées sur la manière d’allouer les ressources pour atténuer ou transférer efficacement les risques. La GRE suit généralement un processus systématique qui comprend l’identification des risques, l’évaluation des risques, la priorisation des risques, le traitement des risques ainsi qu’une surveillance et un examen continus. Même si la GRE prend en compte un large éventail de risques, elle se concentre principalement sur la gestion des risques négatifs qui pourraient menacer la réalisation des objectifs organisationnels.
– La prospective, gestion du futur
La prospective implique d’explorer systématiquement les scénarios, tendances et discontinuités futurs potentiels pour comprendre comment ils pourraient avoir un impact sur une organisation. Il utilise souvent des techniques telles que la planification de scénarios, l’analyse des tendances, l’analyse prospective et la réflexion prospective pour identifier une gamme d’avenirs possibles et leurs implications. La prospective vise à renforcer la capacité d’une organisation à anticiper et à répondre aux opportunités et défis émergents, améliorant ainsi sa résilience et sa compétitivité sur le long terme. Les activités de prospective impliquent généralement un large éventail de parties prenantes et peuvent se concentrer sur l’exploration de multiples aspects de l’avenir au-delà des simples risques, comme l’identification de nouvelles opportunités de marché ou de progrès technologiques.
Un mot sur les modèles de maturité
Les modèles de maturité sont là pour aider l’organisation à s’assurer qu’elle réalise un travail complet et de qualité. Cela concerne à la fois la qualité et le nombre d’étapes à franchir pour l’approche soit « complète et complétée ». Il y a un modèle pour chacun ; le Modèle de Maturité des Risques (MMR) et Modèle de Maturité de la Prospective (MMP).
Utiliser les 3 Horizons pour aligner la prospective et la GRE
Ceci est un exemple de la façon dont nous pourrions utiliser le cadre des 3 horizons pour mieux comprendre comment la GRE et la prospective sont utilisées dans chacun des horizons. Dans la mesure où l’horizon 1 est un domaine clairement défini de la GRE et l’horizon 3 couvre le domaine de la prospective ; l’horizon 2 pourrait être plus flou et bénéficier de l’utilisation à la fois des approches GRE et prospective.
Horizon 1 (H1)
Horizon 1 se concentre sur la gestion des risques associés aux opérations actuelles et aux modèles d’affaires existants. Ses activités de gestion consistent à identifier et à évaluer les risques liés aux activités quotidiennes, tels que les risques opérationnels, les risques de conformité et les risques de marché, et son objectif est de mettre en œuvre des stratégies d’atténuation des risques pour faire face aux menaces et vulnérabilités immédiates pesant sur les activités actuelles de l’organisation.
Horizon 2 (H2)
Horizon 2 se concentre sur la gestion des risques et des opportunités associés aux tendances et opportunités commerciales émergentes ; identifier les perturbations potentielles, les avancées technologiques ou les changements de marché qui pourraient avoir un impact sur l’organisation à moyen terme et enfin, évaluer les risques associés à la poursuite de nouvelles initiatives, investissements ou entreprises commerciales et développer des stratégies pour gérer ces risques efficacement.
Horizon 3 (H3)
Horizon 3 se concentre sur l’anticipation et la préparation aux risques et incertitudes potentiels futurs qui pourraient avoir un impact significatif sur l’organisation à long terme ; explorer les événements perturbateurs potentiels et apparemment absurdes, les technologies perturbatrices ou les risques systémiques qui peuvent ne pas être immédiatement apparents mais pourraient avoir des conséquences de grande envergure et, enfin, élaborer une planification de scénarios et des stratégies d’urgence pour atténuer l’impact des risques futurs et améliorer la résilience de l’organisation.
En bref
En utilisant le cadre des 3 Horizons pour combiner prospective et gestion des risques, les organisations peuvent adopter une approche plus holistique et avant-gardiste pour identifier, évaluer et gérer les risques sur les différents horizons temporels. Cela leur permet non seulement de protéger leurs opérations actuelles, mais également d’anticiper et de capitaliser sur les opportunités émergentes tout en se préparant aux défis futurs.
Avantages d’aligner la prospective et la gestion de risque.
Alors que la prospective et la GRE s’occupent toutes deux de gérer les incertitudes futures, la prospective se concentre sur l’exploration des futurs potentiels et de leurs implications dans un contexte plus large, tandis que la GRE s’occupe principalement d’identifier et de gérer les risques pour les objectifs organisationnels de manière systématique. L’alignement de la prospective et de la gestion des risques permet à une organisation de mieux visualiser les risques et les opportunités de manière très globale, granulaire, efficace et efficiente. Cet alignement offre une vision plus intime et intégrée de l’organisation et de la manière dont chacune de ses parties (ou silos) est soumise à des risques communs et différents.
- Il offre également les avantages suivants :
- Amélioration de la sensibilisation et de la gestion des risques ;
- Meilleure qualité des données et gouvernance des risques et opportunités ;
- Surveillance améliorée de la direction et du conseil d’administration ;
- Efficience et efficacité opérationnelles améliorées ;
- Vision à long terme ;
- Augmentation de la performance financière, de la rentabilité, de la croissance, de la résilience et de l’antifragilité (au-delà de la résilience).
Cet article sera revisité et mis à jour de temps en temps.
À votre succès !